Fiche pratique

Régime fiscal d'une société civile de moyens (SCM)

Vérifié le 04/07/2018 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre), Ministère chargé des finances

Les professions libérales peuvent recourir à la société civile de moyens (SCM), structure juridique dotée de la personnalité morale, afin de mettre en commun les moyens d'exploitation de leur profession.

La SCM est une structure juridique réservée aux professions libérales afin de :

  • faciliter l'exercice de leur activité ;
  • rĂ©duire les coĂ»ts en partageant les dĂ©penses ;
  • gĂ©rer en commun des moyens matĂ©riels liĂ©s Ă  l'exercice de la profession (locaux, personnel, matĂ©riel, par exemple).

En sa qualité de société civile, la SCM doit être immatriculée au RCS et bénéficie de la personnalité morale, à partir de la date d'immatriculation.

Ce statut donne à la SCM la possibilité de contracter, embaucher du personnel ou réaliser des investissements immobiliers.

Toutefois, cela ne lui confère pas le droit d'exercer une activité. C'est ainsi que la SCM ne peut pas signer de bail professionnel car elle n'exerce pas une activité professionnelle. Ce sont les professionnels libéraux eux-mêmes qui sont signataires du bail professionnel.

  Ă€ savoir

La création d'une SCM est sans incidence sur la situation juridique de ses membres, qu'ils soient personnes physiques ou morales. Ils restent sous le statut de travailleurs indépendants et conservent une totale indépendance au titre de leur activité professionnelle. Il n'y a ni partage de bénéfice ni clientèle commune, mais seulement contribution aux frais communs.

Il n'y a aucune imposition au niveau de la société. En effet, en sa qualité de société de personnes, la SCM n'est pas imposée au titre de ses résultats.

L'option pour l'impôt sur les sociétés (IS) est impossible, sauf si des recettes étrangères à l'objet social constituent au moins 10% des recettes totales.

Une SCM relève en principe du régime réel simplifié d'imposition des BIC mais peut toutefois opter pour une imposition selon le régime du bénéfice réel normal.

Les résultats sociaux de la SCM sont déterminés par celle-ci, quel que soit le montant de ses recettes, selon les règles applicables aux BNC (régime de la déclaration contrôlée) et/ou aux BIC (en fonction du régime d'imposition de ses associés), puis ils sont obligatoirement répartis entre les associés.

Chaque associé peut déduire de ses revenus professionnels :

  • les sommes versĂ©es Ă  la SCM au titre des dĂ©penses engagĂ©es pour l'exercice de leur profession ;
  • frais engagĂ©s par l'associĂ© pour acquĂ©rir les parts sociales de la SCM dès lors qu'elles font partie de l'actif professionnel de chacun d'entre eux. Il s'agit notamment des intĂ©rĂŞt d'emprunt, frais d'acte et d'enregistrement, frais de notaire, droits de mutation Ă  titre gratuit par exemple) .

En cas de plus-value issue de la cession des parts sociales, celle-ci est soumise au régime des plus-values professionnelles.

Par la SCM

La SCM doit envoyer, au plus tard le 2e jour ouvré suivant le 1er mai, au service des impôts des entreprises (SIE) dont elle dépend :

Doivent y être précisées les recettes et les dépenses, ainsi que les critères de répartition de son résultat entre ses associés.

 Attention :

la déclaration doit obligatoirement être effectuée par voie électronique en mode EDI-TDFC.

Par les associés

Les conditions d'intégration de la quote-part des résultats de la SCM dans le bénéfice de l'associé de cette société dépendent du régime dont il relève :

  • rĂ©gime de la dĂ©claration contrĂ´lĂ©e :
  • rĂ©gime micro BNC : la fraction du rĂ©sultat de la SCM (bĂ©nĂ©fice ou dĂ©ficit) n'est pas prise en compte pour la dĂ©termination du montant des recettes imposables selon le rĂ©gime micro. Cette fraction doit ĂŞtre dĂ©clarĂ©e distinctement sur la dĂ©claration complĂ©mentaire des revenus n°2042 C pro.

En principe, la SCM est redevable de la TVA.

Dans ce cas, la TVA est acquittée au taux normal de 20 %.

Toutefois, ses services peuvent être exonérés de TVA :

  • s'ils sont rendus exclusivement Ă  ses associĂ©s en raison des besoins de leur profession ;
  • si ses associĂ©s sont exonĂ©rĂ©s de TVA ;
  • si les services sont facturĂ©s Ă  chaque associĂ© pour la part exacte des dĂ©penses communes dont il a tirĂ© bĂ©nĂ©fice.

Comme les sociétés civiles professionnelles (SCP) et les groupements réunissant des membres de professions libérales dotés ou non de la personnalité morale,qui exercent de manière habituelle une activité professionnelle non salariée, une SCM est imposée à la CFE.

La CFE est assise sur la valeur locative des biens immobiliers utilisés par la SCM pour les besoins de son activité :

  • Ă  usage non privatif des membres de la SCM et servant Ă  l'ensemble des associĂ©s ;
  • pour lesquels le critère de l'utilisation matĂ©rielle n'apparaĂ®t pas pertinent ;
  • dont elle a conservĂ© le contrĂ´le dès lors qu'elle en assure la gestion et l'entretien.

Il s'agit notamment du local du secrétariat, de l'entrée, de la salle d'attente, des locaux techniques, des salles de réunion ou de documentation, etc.

Ses associés sont, au surplus, imposables à la CFE en leur nom propre, dès lors qu'ils exercent une activité imposable. La base d'imposition à la CFE de chaque membre de la SCM est en conséquence égale à la valeur locative des locaux dont il a la jouissance exclusive.

Voir les conditions de déclaration de la CFE