Fiche pratique

Association reconnue d'utilité publique

Vérifié le 01/01/2020 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre), Ministère chargé de la vie associative

Une association loi 1901 peut être reconnue d’utilité publique, par décret en Conseil d’État. Cette reconnaissance permet à l'association d'accéder à certains avantages. Elle peut être retirée à tout moment.

Un organisme est d'intérêt général s'il remplit les 3 conditions suivantes :

Pour être reconnue d'utilité publique, une association doit remplir les conditions suivantes :

  • ĂŠtre d'intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral
  • Avoir une influence et un rayonnement dĂ©passant le cadre local
  • Avoir un nombre minimum d'adhĂ©rents (Ă  titre indicatif au moins 200)
  • Avoir un fonctionnement dĂ©mocratique et organisĂ© en ce sens par ses statuts (l'administration fournit Ă  cet effet un modèle de statuts)
  • Avoir une soliditĂ© financière tangible (montant minimum de ressources annuelles de 46 000 €, montant de subvention publique infĂ©rieur Ă  la moitiĂ© du budget et rĂ©sultats positifs au cours des 3 derniers exercices).

Une période probatoire de fonctionnement d'au moins 3 ans après la déclaration initiale de l'association à la préfecture est nécessaire. Cette période n'est toutefois pas exigée si les ressources prévisibles sur un délai de 3 ans de l'association sont de nature à assurer son équilibre financier.

La demande de reconnaissance d'utilité publique s'effectue sur papier libre, signé de toutes les personnes compétentes en application des statuts, auprès du ministère de l'Intérieur.

Les pièces suivantes doivent être jointes à la demande (en 3 exemplaires) :

  • Extrait de la dĂ©libĂ©ration de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale (AG) autorisant la demande de reconnaissance de l'utilitĂ© publique et :
  • Extrait du Journal officiel contenant la dĂ©claration de l'association
  • Descriptif de l'origine, du caractère d'intĂ©rĂŞt public de l'association et ses moyens d'actions et, le cas Ă©chĂ©ant, de l'organisation et du fonctionnement des comitĂ©s locaux et leurs rapports avec l'association
  • Liste des Ă©tablissements/comitĂ©s de l'association avec indication de leur siège (le cas Ă©chĂ©ant)
  • Statuts adoptĂ©s par l'AG, paraphĂ©s Ă  chaque page, datĂ©s et signĂ©s sous le dernier article
  • Liste des membres de l'association avec indication de leurs date de naissance, nationalitĂ©, profession et domicile
  • Liste des membres du bureau et du conseil d'administration avec indication de leurs date de naissance, nationalitĂ©, profession et domicile
  • Comptes de rĂ©sultats et bilans relatifs aux trois derniers exercices
  • Budget prĂ©visionnel de l'exercice en cours
  • État de l'actif et du passif avec indication, pour les immeubles, de leur situation, contenance et valeur, et, pour les titres, de leur valeur en capital (certificat bancaire Ă  l'appui)
  • Rapports d'activitĂ©s des 3 derniers exercices
  • Indication des noms, fonctions et adresse Ă©lectronique des personnes mandatĂ©es par l'AG pour procĂ©der aux modifications de statuts non substantielles.

Un récépissé daté et signé est remis aux demandeurs par voie électronique.

Le ministère de l'Intérieur procède, s'il y a lieu, à l'instruction de la demande. Il peut demander l'avis du conseil municipal de la commune où l'association a son siège et demander un rapport au préfet.

Si la demande est recevable, le ministère de l'Intérieur recueille :

  • l'avis du ou des ministères concernĂ©(s) par l'activitĂ© de l'association,
  • puis, si ces avis sont favorables, l'avis du Conseil d'État sur le projet de dĂ©cret de reconnaissance.

Le gouvernement n'est pas tenu de suivre l'avis du Conseil d'État mais en pratique il est rare qu'il s'en écarte. L'avis du Conseil d'État peut être assorti de réserves. L'association peut alors, d'elle-même ou à la demande du ministère de l'Intérieur, modifier ses statuts dans le sens demandé par le Conseil d'État.

La reconnaissance d'utilité publique est accordée par décret publié au Journal officiel. Une copie est transmise à l'association par le préfet de département.

Les statuts d'une association reconnue d'utilité publique peuvent faire explicitement référence à un règlement intérieur. Le règlement intérieur est destiné à préciser les conditions d'application des dispositions statutaires. Ce règlement intérieur est alors préparé par l'association et n'entre en vigueur qu'après approbation formelle du ministère de l'Intérieur. L'administration fournit un modèle de règlement intérieur.

Pour toute demande d'approbation de création ou de modification de règlement, l'association doit transmettre au ministère :

  • le règlement en 3 exemplaires, signĂ© du prĂ©sident ou de la personne ayant reçu sa dĂ©lĂ©gation,
  • le procès-verbal de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ayant adoptĂ© le règlement ou ses modifications.

Il est recommandé à l'association de soumettre le projet de règlement à la relecture du ministère de l'Intérieur avant de le présenter au vote de l'assemblée générale.

Une association reconnue d'utilité publique peut recevoir, en plus des dons manuels dont peut bénéficier toute association, des donations et des legs. Elle doit toutefois en faire la déclaration en préfecture.

En pratique, s'il s'agit d'un legs, la déclaration est effectuée par le notaire chargé de la succession. S'il s'agit d'une donation, c'est à l'association d’effectuer la déclaration, par courrier recommandé avec accusé de réception, à la préfecture du département de son siège.

Où s’adresser ?

Où s’adresser ?

Sont exonérés de droits de succession, les dons et legs effectués au bénéfice des associations suivantes :

  • Associations dont les ressources sont exclusivement affectĂ©es Ă  des Ĺ“uvres scientifiques, culturelles ou artistiques Ă  caractère dĂ©sintĂ©ressĂ©
  • Associations dont les ressources sont affectĂ©es Ă  des Ĺ“uvres d'assistance, Ă  la dĂ©fense de l'environnement naturel ou Ă  la protection des animaux
  • Associations d'Ă©ducation populaire gratuite subventionnĂ©es par l’État
  • Associations d'enseignement supĂ©rieur
  • Croix Rouge.

Sont également exonérés de droits de succession :

  • les dons et legs d'Ĺ“uvres d'art, de monuments ou d'objets ayant un caractère historique, de livres, d'imprimĂ©s ou de manuscrits, si ces Ĺ“uvres et objets sont destinĂ©s Ă  figurer dans une collection publique,
  • les dons et legs de sommes d'argent ou d'immeubles faits avec obligation, pour l'organisme bĂ©nĂ©ficiaire, de consacrer ces libĂ©ralitĂ©s Ă  l'achat d'Ĺ“uvres d'art, de monuments ou d'objets ayant un caractère historique, de livres, d'imprimĂ©s ou de manuscrits, destinĂ©s Ă  figurer dans une collection publique, ou Ă  l'entretien d'une collection publique,
  • les biens immeubles qui sont, pour l'essentiel, classĂ©s ou inscrits sur l'inventaire supplĂ©mentaire des monuments historiques, et les biens meubles qui en constituent le complĂ©ment historique ou artistique, si l'organisme bĂ©nĂ©ficiaire a souscrit avec les ministres chargĂ©s de la culture et des finances une convention Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e prĂ©voyant le maintien dans l'immeuble des meubles exonĂ©rĂ©s, leurs conditions de prĂ©sentation et d'entretien et les conditions d'accès du public.

Si l'association a adopté les statuts type proposés par l'administration, ils peuvent être modifiés par l'assemblée générale sur proposition :

  • du conseil d'administration,
  • ou du 10me des membres de l'association.

Une demande d'approbation de la modification des statuts doit être adressée, sur papier libre, signé de toutes les personnes compétentes en application des statuts, au ministère de l'Intérieur.

Les pièces suivantes doivent être jointes à la demande (en 3 exemplaires) :

  • Extrait de la dĂ©libĂ©ration de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale (AG) adoptant la modification des statuts avec indication :
  • Nouveaux statuts soumis paraphĂ©s Ă  chaque page, datĂ©s et signĂ©s sous le dernier article
  • Tableau comparatif (Ă  3 colonnes) mettant en vis-Ă -vis, pour chaque article, les statuts actuels, les statuts proposĂ©s, et le cas Ă©chĂ©ant les raisons qui motivent les changements proposĂ©s
  • Liste Ă  jour des membres du conseil d'administration et du bureau avec indication de leurs nationalitĂ©, profession et domicile
  • Comptes de rĂ©sultat, bilans et annexes relatifs aux trois derniers exercices
  • Budget prĂ©visionnel de l'exercice en cours.

L'approbation peut être donnée par décret ou par arrêté du ministre de l'Intérieur.

Le refus d'approbation doit être motivé.

Une association reconnue d'utilité publique peut renoncer à ce statut sur proposition :

  • du conseil d'administration,
  • ou du 10me des membres de l'association.

Une assemblée générale extraordinaire doit voter une délibération en ce sens et un dossier doit être adressé au ministre de l'Intérieur comportant :

  • la copie de la dĂ©libĂ©ration,
  • le dĂ©cret de reconnaissance d'utilitĂ© publique,
  • le dĂ©cret ou l'arrĂŞtĂ© ayant approuvĂ© les statuts,
  • un exemplaire des statuts,
  • la liste des membres du conseil d'administration et du bureau,
  • les comptes annuels des 3 derniers exercices.

Le ministre de l'Intérieur instruit le dossier au regard des préconisations du Conseil d'État. Si rien ne s'oppose à ce qu'une suite favorable soit donnée à la demande de l'association, le ministre de l'Intérieur :

  • consulte le ou les ministre(s) exerçant la tutelle technique sur cette association,
  • puis saisit le Conseil d'État sur le projet de dĂ©cret abrogeant le dĂ©cret de reconnaissance d'utilitĂ© publique.

À la publication du décret au Journal officiel, l'association redevient une association simplement déclarée.

Changements dans l'administration et acquisition de biens immobiliers

Comme toute autre association, une association reconnue d'utilité publique doit déclarer au greffe des associations :

  • les changements dans son administration (changement de dirigeant, changement d'adresse de son siège ou de gestion, ouverture ou fermeture d'Ă©tablissement, modification de la composition de l'association quand il s'agit d'une union ou d'une fĂ©dĂ©ration).
  • les acquisitions de biens immobiliers.

La déclaration est faite par l'un des dirigeants ou par une personne mandatée. Lorsque la démarche est accomplie par une personne mandatée, le mandat portant signature d'une personne en charge de l'administration doit également être joint à la déclaration.

Lorsque de nouveaux dirigeants sont désignés, la déclaration est accomplie par les dirigeants qui ont été désignés (et non pas par ceux qui ont cessé d'exercer leurs fonctions).

La déclaration peut être faite en utilisant le téléservice e-modification.

Service en ligne
Modification d'une association (e-modification)

Se munir de ses identifiants Service-Public.fr.

AccĂ©der au service en ligne  

Direction de l'information légale et administrative (Dila) - Premier ministre

La déclaration est effectuée, sur papier libre, au greffe des associations du département ou se trouve le siège social de l'association (se renseigner à l'avance sur les horaires d'ouverture).

Où s’adresser ?

La déclaration est adressée par courrier, sur papier libre, au greffe des associations du département ou se trouve le siège social de l'association.

Où s’adresser ?

 Ă€ noter

si l'association est immatriculée au répertoire Sirene et s'est vue attribuer un code APE, toute modification concernant l'adresse du siège ou les établissements (ouverture ou fermeture) doit faire l'objet d'une déclaration.

Cession et emprunt

L'association doit aussi, sous réserve des dispositions contenues dans ses statuts, demander l'autorisation du préfet avant de procéder à une aliénation ou à un emprunt.

Les documents suivants doivent être joints à la demande :

    • DĂ©libĂ©ration de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă©nonçant les motifs et approuvant l'opĂ©ration
    • Projet d'acte notariĂ©
    • Avis de France Domaine
    • Origine du bien
    • Offre de prĂŞt Ă©nonçant le montant, le taux, la durĂ©e, les règles de remboursement
    • DĂ©libĂ©ration de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă©nonçant les motifs et approuvant l'opĂ©ration (montant, taux, durĂ©e)
    • Document prĂ©cisant les conditions de financement du remboursement de l'emprunt

Comptes financiers

L’association est tenue de transmettre au ministère de l'intérieur (à l'adresse électronique dédiée), à la préfecture de son siège social, et s'il y a lieu, aux ministères de tutelle mentionnés dans les statuts, les documents suivants :

  • DĂ©libĂ©ration de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ayant approuvĂ© les comptes
  • Rapport moral et financier
  • Bilan
  • Compte de rĂ©sultats
  • Annexe (dont le compte emploi ressources s'il a Ă©tĂ© procĂ©dĂ© Ă  un appel Ă  la gĂ©nĂ©rositĂ© publique)
  • Rapport du commissaire aux comptes, si celui-ci est obligatoire.

Où s’adresser ?

Adresse fonctionnelle pour la transmission des comptes des associations et fondation reconnues d'utilité publique : comptes-arup-frup@interieur.gouv.fr

L'association doit également transmettre ses comptes annuels et le rapport du commissaire aux comptes à la Direction de l'information légale et administrative (Dila) pour publication au JOAFE lorsqu'elle bénéficie de plus de 153 000 € de dons ou de subventions par an.

Service en ligne
Publication des comptes annuels des associations, fondations et fonds de dotation

AccĂ©der au service en ligne  

Direction de l'information légale et administrative (Dila) - Premier ministre

La procédure de reconnaissance d'utilité publique d'une association loi 1901 n'est pas applicable en Alsace-Moselle.

En revanche, une association relevant du droit local inscrite au registre des associations peut obtenir la reconnaissance d'utilité publique de sa mission si elle remplit les conditions suivantes :

  • Poursuivre une activitĂ© d'intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral
  • ĂŠtre sans but lucratif
  • Avoir une gestion dĂ©sintĂ©ressĂ©e et des statuts interdisant tout partage de l'actif entre les membres
  • Avoir un objet Ă  caractère philanthropique, Ă©ducatif, scientifique, social, familial ou culturel
  • Avoir un rayonnement suffisant et une certaine anciennetĂ© (au moins 3 ans), et doit ĂŞtre indĂ©pendante de tout contrĂ´le public ou privĂ©
  • Avoir une organisation interne dĂ©mocratique et une situation financière saine.

La demande de reconnaissance doit être adressée au préfet du département dans lequel se situe le siège de l'association. Un nombre variable de pièces jointes est demandé (statuts de l'association, comptes financiers des 3 dernières années, procès-verbal de l'assemblée générale autorisant la demande de reconnaissance de la mission d'utilité publique, procès verbaux des assemblées générales sur plusieurs années, etc.). Il se convient de se renseigner à l'avance en préfecture. Il est donné récépissé daté et signé du dossier de demande.

Où s’adresser ?

La reconnaissance est prononcée par arrêté du préfet, après avis du tribunal administratif de Strasbourg. Cet arrêté est publié au Journal officiel et mentionné au registre des associations.

Les associations dont la mission est reconnue d'utilité publique doivent transmettre à la Préfecture, chaque année, un rapport d'activité et les comptes de l'exercice écoulé.

Cette reconnaissance permet aux associations de faire bénéficier les particuliers et les entreprises qui leur accordent des dons d'une réduction d'impôt sur le revenu ou d'impôt sur les sociétés.

Le montant de la réduction d'impôt varie selon le donateur :

  • RĂ©duction d'impĂ´t sur le revenu Ă©gale à  66 % du montant du don dans la limite de 20 % du revenu imposable
  • Si le don est accordĂ© Ă  un organisme d'aide aux personnes en difficultĂ© fournissant gratuitement des repas, des soins ou favorisant le logement : rĂ©duction d'impĂ´t sur le revenu Ă©gale Ă  66 % du montant du don dans la limite de 552 €

Réduction d'impôt sur le revenu ou d'impôt sur les sociétés égale à 60 % du montant du don dans la limite de 5 ‰ du chiffre d'affaires

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