Fiche pratique

Contestation de la filiation : paternité ou maternité

Vérifié le 18/01/2019 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre), Ministère chargé de la justice

La filiation paternelle ou maternelle d'un enfant peut être contestée devant le juge par certaines personnes et dans certains délais.

La paternité peut être contestée en rapportant la preuve que le mari ou l'auteur de la reconnaissance n'est pas le père.

La maternité peut être contestée en rapportant la preuve que la mère n'a pas accouché de l'enfant.

 Attention :

le lien de filiation Ă©tabli dans le cadre d'une PMA avec tiers donneur est incontestable. Aucun lien de filiation ne peut ĂŞtre Ă©tabli entre l'auteur du don et l'enfant.

Les personnes susceptibles de contester une filiation et le délai pour engager une action en contestation varient en fonction de l'établissement de la filiation et d'une éventuelle possession d'état, à savoir :

  • Le parent et l'enfant prĂ©tendus se sont comportĂ©s comme tels dans la rĂ©alitĂ© (vie de famille effective)
  • Le parent prĂ©tendu a pourvu matĂ©riellement Ă  l'Ă©ducation et Ă  l'entretien de l'enfant
  • La sociĂ©tĂ©, la famille, les administrations reconnaissent l'enfant comme celui du parent prĂ©tendus
  • L'enfant porte le nom de celui ou de ceux dont on le dit issu

La possession d'état doit répondre aux 4 critères suivants :

  • Elle doit ĂŞtre continue : avoir une certaine stabilitĂ© et s’appuyer sur des faits habituels, mĂŞme s'ils ne sont pas permanents.
  • Elle doit ĂŞtre paisible, c'est Ă  dire ne pas ĂŞtre Ă©tablie de manière frauduleuse.
  • Elle doit ĂŞtre publique : le parent et l'enfant prĂ©tendus sont reconnus comme tels dans la vie courante : amis, famille, administration, etc.
  • Elle ne doit pas ĂŞtre Ă©quivoque : il ne doit pas y avoir de doute.

Toute filiation légalement établie peut être contestée par le ministère public :

  • si des indices tirĂ©s des actes eux-mĂŞmes la rendent invraisemblable,
  • ou en cas de fraude Ă  la loi (par exemple, fraude Ă  l'adoption ou grossesse pour le compte d'autrui).

Si le nom du parent dont la filiation est contestée figure sur l'acte de naissance ou de reconnaissance, les règles dépendent de la durée de la possession d'état.

  • La contestation de la filiation n'est plus possible.

  • L'action en contestation peut ĂŞtre engagĂ©e dans un dĂ©lai de 5 ans Ă  compter du jour oĂą la possession d'Ă©tat a cessĂ© par :

    • le père,
    • la mère,
    • l'enfant,
    • toute personne se prĂ©tendant le parent vĂ©ritable.
  • L'action en contestation peut ĂŞtre engagĂ©e dans un dĂ©lai de 10 ans Ă  compter la date de naissance ou de reconnaissance par toute personne qui y a un intĂ©rĂŞt.

    Lorsque l'enfant engage l'action de contestation de la filiation, les délais courent à partir de la date de ses 18 ans.

L'action en contestation peut être engagée dans un délai de 10 ans à compter de la date de délivrance de l'acte par toute personne qui y a un intérêt.

Pour contester une filiation, vous devez saisir le tribunal.

L'assistance d'un avocat est nécessaire.

L'enfant mineur doit être représenté par un administrateur ad hoc, dès lors que ses intérêts sont en contradiction avec ceux de ses représentants légaux.

Si la filiation contestée est remise en cause par le juge :

  • le lien de filiation est annulĂ© de manière rĂ©troactive,
  • les actes de l'Ă©tat civil concernĂ©s sont mis Ă  jour dès que la dĂ©cision est devenue dĂ©finitive,
  • et les droits et obligations, qui pesaient sur le parent dont la filiation est annulĂ©e, disparaissent.

L'annulation de la filiation peut entraîner le changement de nom de l'enfant mineur.

  Ă€ savoir

dans l'intérêt de l'enfant, le juge peut organiser les conditions de relations avec la personne qui l'élevait auparavant.