Fiche pratique

Occupation du domaine public par un commerce (AOT)

Vérifié le 14/12/2018 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre), Ministère chargé de l'intérieur

L'occupation du domaine public (trottoirs, places) par un commerce doit répondre à des conditions fixées par l'autorité administrative qui est en charge de sa gestion, généralement la commune. Elle nécessite une autorisation d'occupation temporaire (AOT) du domaine public, qui prend la forme d'un arrêté, et entraîne le paiement d'une redevance.

Une AOT est obligatoire pour les professionnels qui occupent une partie du trottoir, dont l'usage principal est la circulation des piétons :

  • Restaurateurs ou dĂ©bitants de boissons qui installent, devant leur restaurant ou cafĂ©, une terrasse ou une contre-terrasse (situĂ©e en bordure de trottoir et permettant la circulation des piĂ©tons entre l'Ă©tablissement et les tables), avec l'installation de tables et de chaises, Ă©ventuellement dĂ©limitĂ©e par des bacs Ă  plantes (ou jardinières) ou des Ă©crans vitrĂ©s dĂ©montables
  • Commerçants qui ont un Ă©talage de produits ou d'Ă©quipement (bac Ă  glace, appareil de cuisson, par exemple), soit accolĂ© Ă  la devanture du commerce, soit en contre-Ă©talage (situĂ© en bordure du trottoir)
  • Forains pour l'installation de manèges ou de baraques foraines

L'autorisation de terrasse concerne uniquement les exploitants de débits de boissons ou de restauration.

Dans certaines communes, seuls les propriétaires de fonds de commerce, situés en rez-de-chaussée et ouverts au public (avec une salle intérieure), peuvent obtenir une autorisation de terrasse ou d'étalage, cette condition devant figurer dans le règlement municipal.

Une commune ne peut pas instaurer de redevance pour les structures suivantes :

  • Distributeur automatique bancaires (DAB) situĂ© en façade et accessibles directement depuis le domaine public
  • Commerce avec un comptoir donnant sur la rue (snack, sandwicherie, boulangerie), dont la clientèle reste prĂ©sente sur le trottoir le temps d'effectuer un achat

L'AOT dépend du type d'occupation en fonction de l'emplacement occupé :

  • Le permis de stationnement autorise l'occupation sans emprise au sol (terrasse ouverte, Ă©talage, stationnement d'une camionnette ou food truck par exemple) et doit ĂŞtre demandĂ© auprès de l'autoritĂ© administrative chargĂ©e de la circulation : mairie ou prĂ©fecture, s'il s'agit d'une route nationale, dĂ©partementale ou certaines artères de la ville.
  • La permission de voirie, nĂ©cessaire pour une occupation privative avec emprise au sol (terrasse fermĂ©e, kiosque fixĂ© au sol par exemple), peut ĂŞtre obtenue auprès de l'autoritĂ© administrative chargĂ©e de la gestion du domaine public : mairie, s'il s'agit du domaine public communal.

 Ă€ noter

l'installation irrégulière d'une terrasse ou d'un étalage (absence d'AOT, non-respect des termes d'une AOT, non-paiement de la redevance, notamment) entraîne l'application d'une amende de 5e classe : 1 500 €.

Pour occuper une partie du domaine public devant sa boutique ou son restaurant, il faut respecter certaines règles générales :

  • Ne crĂ©er aucune gĂŞne pour la circulation du public, notamment les personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite ou dĂ©ficientes visuellement, ou pour les vĂ©hicules de secours (les dimensions de la terrasse ou de l'Ă©talage dĂ©pendent de la largeur du trottoir)
  • Laisser libre accès aux immeubles voisins et prĂ©server la tranquillitĂ© des riverains
  • Respecter les dates et les horaires d'installation fixĂ©s dans l'autorisation
  • Respecter les règles d'hygiène, notamment pour les denrĂ©es alimentaires (chaĂ®ne du froid, protection des plats cuisinĂ©s)

Ces règles font souvent l'objet d'une charte d'occupation du domaine public à titre commercial, publiée par la commune.

Le dossier à déposer varie selon les communes, mais il comprend au minimum les documents suivants :

  • Copie du certificat d'inscription au registre du commerce ou registre des mĂ©tiers : extrait K ou Kbis
  • Pour les dĂ©bitants de boissons et les restaurateurs : copie de la licence au nom du propriĂ©taire ou de l'exploitant du fonds de commerce
  • Copie du bail commercial ou du titre de propriĂ©tĂ©
  • Attestation d'assurance pour l'occupation du domaine public
  • Descriptif de la terrasse ou de l'Ă©talage et des matĂ©riaux utilisĂ©s, gĂ©nĂ©ralement un plan cotĂ© prĂ©cisant l'implantation du dispositif sur le trottoir
  • RelevĂ© d'identitĂ© bancaire (RIB)

Sans réponse dans les 2 mois, la demande est considérée comme refusée.

  Ă€ savoir

le maire ne pouvant pas confier ses pouvoirs de police à une personne privée, même par voie contractuelle, la pratique, qui consiste lors de manifestations locales à confier à une association ou un comité des fêtes le soin d'attribuer des emplacements sur le domaine public à des commerçants ambulants, et à percevoir les redevances correspondantes, est susceptible d'annulation par le juge administratif.

Où s’adresser ?

Si la voie est située sur le domaine communal

Où s’adresser ?

S'il s'agit d'une route nationale, départementale ou de certaines artères de la ville

Où s’adresser ?

Permet aux professionnels marseillais de demander :

  • un emplacement sur un marchĂ© en plein air ou dans une halle couverte,
  • l'autorisation d'installer une terrasse, un Ă©talage, une enseigne devant un commerce,
  • l'autorisation d'installer un Ă©chafaudage ou une palissade sur le domaine public.

Par courrier

33 A rue Montgrand

13006 Marseille

Par téléphone

+33 4 91 55 15 64

Par télécopie

+33 4 91 55 19 21

  • L'AOT est personnelle : elle ne peut ĂŞtre ni cĂ©dĂ©e, ni sous-louĂ©e, ni vendue Ă  l'occasion d'une mutation du commerce.
  • Elle est prĂ©caire : valable que pour une durĂ©e dĂ©terminĂ©e, le plus souvent annuelle ou saisonnière (les dates de dĂ©but et de fin sont prĂ©cisĂ©es dans l'arrĂŞtĂ© d'autorisation) et Ă©ventuellement renouvelable ou reconduite tacitement.
  • Elle est rĂ©vocable : elle peut ĂŞtre suspendue ou retirĂ©e Ă  tout moment, sans prĂ©avis, ni indemnitĂ©, notamment pour faciliter l'exĂ©cution de travaux ou le dĂ©roulement d'une manifestation.

L'AOT peut être résiliée si son bénéficiaire ne respecte pas les conditions de sa délivrance (par exemple, non-paiement de la redevance, non-respect des horaires précisés dans l'arrêté, fonds de commerce en liquidation judiciaire).

En cas de décès du titulaire de l'AOT, ses ayants droit peuvent demander une AOT identique, permettant la poursuite de l'exploitation du fonds durant 3 mois. Mais, s'ils souhaitent poursuivre l'exploitation du fonds, ils doivent solliciter une nouvelle AOT dans les 3 mois.

Si les ayants droit ne poursuivent pas l'exploitation du fonds, ils peuvent, dans un délai de 6 mois suivant le décès, présenter à l'autorité compétente un successeur, qui peut bénéficier des droits et obligations de l'ancien titulaire.

L'autorisation d'occupation du domaine public est soumise au paiement de droits de voirie.

Le montant de cette redevance, fixée par la commune, prend en compte les avantages procurés au titulaire de l'autorisation.

Il varie donc en fonction notamment des éléments suivants :

  • Emprise au sol (Ă©tendue de la terrasse ou superficie de l'Ă©talage)
  • Mode d'usage et de la durĂ©e d'exploitation (usage annuel ou saisonnier)
  • Valeur commerciale de la voie considĂ©rĂ©e

Le montant de la redevance est révisable à la fin de chaque période d'exploitation.

Pour s'installer sur un marché, une foire ou dans une halle, la demande d'emplacement doit être effectuée auprès de la mairie, du placier municipal ou de l'organisateur de l'événement, contre paiement d'un droit de place.

Lors d'un changement d'activité ou d'une cession de fonds de commerce, l'autorisation est annulée (elle ne fait pas partie du fonds de commerce cédé) et une nouvelle demande doit être déposée par le nouveau propriétaire ou repreneur.

Cependant, lors de l'acquisition du fonds de commerce, l'acquéreur peut déposer sa demande par anticipation. Mais cette demande anticipée n'entraîne pas automatiquement l'attribution de l'AOT.

Lorsqu'elle est accordée, l'AOT prend effet à réception de la preuve de la cession du fonds.