Fiche pratique

Contrat de travail temporaire (intérim)

Vérifié le 28/12/2018 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

La mission d'intérim s'effectue pour une durée prévue au sein du contrat sans pouvoir dépasser la durée maximale légale, variable selon la nature de la mission.

Le salarié intérimaire signe un contrat de mission avec l'entreprise de travail temporaire.

Un contrat de mise à disposition est conclu entre l'entreprise de travail temporaire et l'entreprise où l'intérimaire effectue sa mission.

Contrat avec terme précis

Une mission d'intérim comporte un terme précis lorsque le contrat prévoit une date d'échéance ferme.

Un terme précis est obligatoire lorsque le contrat vise à :

  • pourvoir au remplacement d'un salariĂ© provisoirement passĂ© Ă  temps partiel
  • ou pourvoir au remplacement d'un salariĂ© parti dĂ©finitivement avant la suppression de son poste
  • ou assurer un accroissement temporaire de l'activitĂ© de l'entreprise.

 Ă€ noter

aucune durée minimale de contrat n'est à prévoir, sauf en cas de commande exceptionnelle à l'exportation (la durée initiale du contrat ne peut pas alors être inférieure à 6 mois).

Contrat sans terme précis

Le contrat n'est pas obligatoirement soumis à un terme précis lorsque l'intérimaire intervient :

  • pour remplacer un salariĂ© absent,
  • ou pour remplacer un salariĂ© dont le contrat de travail est suspendu,
  • ou dans attente de l'arrivĂ©e d'un salariĂ© embauchĂ© en CDI,
  • ou pour prendre un emploi saisonnier (rĂ©coltes par exemple)
  • ou pour prendre un emploi dont l'usage exclut le recours Ă  un CDI (secteurs du dĂ©mĂ©nagement ou de l'hĂ´tellerie par exemple),
  • ou pour remplacer un chef d'entreprise, un chef d'exploitation agricole ou une personne exerçant une activitĂ© libĂ©rale (ou le conjoint absent lorsqu'il participe activement Ă  l'activitĂ© de l'entreprise ou de l'exploitation)

Dans l'un de ces cas, l'échéance du contrat de mission est prévue :

  • Ă  la fin de l'absence de la personne remplacĂ©e,
  • ou Ă  la rĂ©alisation de l'objet pour lequel le contrat a Ă©tĂ© conclu.

  Ă€ savoir

le contrat sans terme précis est conclu pour une durée minimale à fixer librement.

La durée maximale du contrat d'intérim varie selon la nature de la mission, renouvellement compris.

Durée maximale du contrat d'intérim

Nature du contrat de mission

Durée maximum (renouvellement compris)

Remplacement d'un salarié absent

18 mois

Remplacement d'un salarié dont le contrat de travail est suspendu

18 mois

Remplacement d'un salarié passé temporairement à temps partiel

18 mois

Emploi saisonnier

18 mois

Emploi excluant le recours Ă  un CDI

18 mois

Remplacement d'un non salarié (chef d'entreprise, chef d'exploitation agricole, profession libérale)

18 mois

Accroissement temporaire d'activité

18 mois

Commande exceptionnelle Ă  l'export

24 mois

Mission exécutée à l'étranger

24 mois

Remplacement d'un salarié parti avant la suppression définitive de son poste

24 mois

Réalisation de travaux urgents pour mesures de sécurité

9 mois

Intérim dans l'attente de l'arrivée d'un salarié en CDI

9 mois

Cycle de formation effectué en apprentissage

36 mois

Quel que soit son terme (précis ou non), le contrat de mission peut être renouvelé 2 fois si la durée totale du contrat, compte tenu du renouvellement, ne dépasse pas la durée maximale autorisée.

Les conditions de ce renouvellement doivent obligatoirement être fixées au sein :

  • d'une clause insĂ©rĂ©e dans le contrat de travail
  • ou d'un avenant proposĂ© au salariĂ© avant le terme prĂ©vu initialement.

Le salarié intérimaire bénéficie des mêmes droits que les autres salariés de l'entreprise pendant toute la durée de sa mission (restauration, transports ...).

Le travailleur intérimaire bénéfice d'un salaire dans les mêmes conditions que les autres salariés de l'entreprise où il effectue sa mission.

L'intérimaire perçoit au moins :

  • le salaire susceptible d'ĂŞtre perçu par un autre salariĂ© de l'entreprise, Ă  qualification et poste de travail Ă©quivalents (après pĂ©riode d'essai),
  • les primes et accessoires de salaires Ă©ventuellement prĂ©vus Ă  qualification et poste Ă©quivalents

Les jours fériés doivent être payés au salarié intérimaire, sans condition d'ancienneté, si les autres salariés de l'entreprise bénéficient de ce paiement.

  Ă€ savoir

dans le secteur du bâtiment ou des travaux publics, l'indemnité d'intempérie (arrêt du travail à cause de la météo) doit être versée aux travailleurs intérimaires au même titre que les autres salariés et sans aucune condition d'ancienneté.

Conditions

À la fin de chaque mission, le salarié doit percevoir, en complément de son salaire, une indemnité de fin de mission, plus souvent appelée prime de précarité.

Toutefois, le versement de cette prime n'est pas dĂ» en cas de :

  • Conclusion d'un CDI avec l'entreprise utilisatrice immĂ©diatement après la fin de la mission
  • ComplĂ©ment de formation professionnelle dispensĂ©e au salariĂ© par l'entreprise utilisatrice Ă  l'issue de la mission
  • Rupture anticipĂ©e du contrat Ă  l'initiative du salariĂ©
  • Rupture anticipĂ©e du contrat pour faute grave ou pour force majeure
  • Mission Ă  caractère saisonnier

Montant

Le montant de l'indemnité est au moins égale à 10 % de la rémunération totale brute, renouvellement du contrat inclus.

Versement

La prime de précarité est versée à l'issue de chaque mission et en même temps que le dernier salaire dû.

 Ă€ noter

le montant de cette prime figure sur le dernier bulletin de salaire.

Le salarié temporaire a droit à une indemnité compensatrice de congés payés pour chaque mission qu'il effectue, quelle que soit sa durée.

Montant

Le montant de l'indemnité compensatrice de congés payés se calcule :

  • en fonction de la durĂ©e de la mission,
  • sans pouvoir ĂŞtre infĂ©rieure Ă  10 %de la rĂ©munĂ©ration totale brute du salariĂ© intĂ©rimaire (indemnitĂ© de fin de mission comprise).

Certaines absences sont prises en compte dans la durée de la mission :

  • CongĂ©s de maternitĂ© et d'adoption
  • ArrĂŞts de travail pour cause d'accident du travail ou de maladie professionnelle, dans la limite d'une durĂ©e continue d'un an
  • PĂ©riodes de rappel sous les drapeaux si le point de dĂ©part de ces pĂ©riodes intervient au cours d'une mission

Versement

L'indemnité est versée à la fin de la mission.

Fin de mission

En l'absence d'embauche à l'issue de la mission, le salarié a droit au versement d'une indemnité de fin de mission destinée à compenser la précarité de sa situation.

L'employeur doit remettre au salarié les documents suivants :

À l'issue de sa mission, le salarié mis à disposition peut être embauché par l'entreprise utilisatrice.

Dans ce cas, la durée des missions accomplies au sein de cette entreprise au cours des 3 mois précédant le recrutement est :

  • prise en compte pour le calcul de l'anciennetĂ© du salariĂ©
  • et dĂ©duite de la pĂ©riode d'essai, si le nouveau contrat en prĂ©voit une.

  Ă€ savoir

si l'entreprise utilisatrice fait travailler un salarié temporaire après la fin de sa mission sans contrat, le juge peut requalifier le contrat de mission en contrat à durée indéterminée (CDI).

DĂ©lai de carence

Lorsque le contrat de mission prend fin, un délai de carence doit être respecté avant de recourir à un nouveau contrat de mission ou à un CDD sur le même poste de travail.

Le mode de calcul varie en fonction de la durée du contrat, dans les conditions suivantes :

  • pour les contrats d'au moins 14 jours, le dĂ©lai est fixĂ© au tiers de la durĂ©e du contrat prĂ©cĂ©dent (renouvellement inclus) ;
  • pour les contrats de moins de 14 jours, il est fixĂ© Ă  la moitiĂ© de la durĂ©e du contrat prĂ©cĂ©dent (renouvellement inclus).

La durée du contrat s'apprécie en jours calendaires, mais le délai de carence se décompte en jours d'ouverture de l'établissement concerné.

Le délai de carence ne s'applique pas dans les cas suivants :

  • Nouvelle absence du salariĂ© remplacĂ©, si le contrat de mission est conclu en remplacement d'un salariĂ© temporairement absent ou dont le contrat de travail est suspendu
  • Emploi Ă  caractère saisonnier ou pour lequel il est d'usage de ne pas recourir Ă  un CDI
  • Travaux urgents nĂ©cessitĂ©s par des mesures de sĂ©curitĂ©
  • Rupture anticipĂ©e du contrat Ă  l'initiative du salariĂ©
  • Refus par le salariĂ© du renouvellement de son contrat (dĂ©lai non pris en compte pour la durĂ©e du contrat non renouvelĂ©)
  • Contrat conclu en vue du remplacement d'un chef d'exploitation agricole, d'un aide familial, d'un associĂ© d'exploitation ou de leur conjoint
  • Contrat conclu en vue du remplacement d'un chef d'entreprise artisanale, industrielle ou commerciale, d'une personne exerçant une profession libĂ©rale, de son conjoint ou d'un associĂ© non salariĂ© d'une sociĂ©tĂ© civile professionnelle, d'une sociĂ©tĂ© civile de moyens ou d'une sociĂ©tĂ© d'exercice libĂ©ral

L'employeur qui rompt le contrat de mission doit proposer au salarié un nouveau contrat de travail prenant effet dans un délai maximum de 3 jours dès lors que la rupture est faite.

Le nouveau contrat de mission ne peut pas comporter de modifications d'un élément essentiel en matière de qualification professionnelle, de rémunération, d'horaire de travail et de temps de transport.

Si le nouveau contrat est d'une durée inférieure à celle restant à courir du contrat précédent, l'employeur doit payer au salarié une indemnité. Cette indemnité est égale à la rémunération qu'il aurait perçue jusqu'au terme du contrat, y compris l'indemnité de fin de mission.

 Ă€ noter

l'employeur peut rompre le contrat de mission sans obligations particulières vis-à-vis de l'intérimaire pendant la période d'essai, en cas de faute grave du salarié ou en cas de force majeure. Dans ces cas, l'employeur n'est pas tenu de proposer un nouveau contrat de travail au salarié.

Le contrat de mission peut être rompu de manière anticipée par le salarié dans les cas suivants :

  • Pendant la pĂ©riode d'essai sans motif particulier
  • Embauche du salariĂ© mis Ă  disposition pour un contrat Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e
  • Force majeure

 Ă€ noter

si le salarié rompt le contrat après la période d'essai et en dehors des cas autorisés, il peut être condamné par le juge à verser à son employeur des dommages et intérêts.