Fiche pratique

Bail commercial : charges et dépenses du locataire et du bailleur

Vérifié le 26/10/2017 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre), Ministère chargé de l'économie

Le bail commercial est un contrat de location de locaux utilisés pour l'exploitation d'un fonds de commerce ou artisanal. La répartition des charges et des dépenses entre le locataire et le bailleur doit obligatoirement figurer dans le contrat de bail dans un inventaire précis et limitatif. Les dépenses d'entretien et de réparations courantes sont en général à la charge du locataire et celles de grosses réparations à la charge du bailleur.

Un contrat de bail commercial doit :

  • comporter un inventaire prĂ©cis et limitatif des catĂ©gories de charges de copropriĂ©tĂ©, impĂ´ts, taxes et redevances liĂ©s au local louĂ©,
  • indiquer leur rĂ©partition entre le bailleur et le locataire,
  • dans un ensemble immobilier comportant plusieurs locataires, prĂ©ciser la rĂ©partition des charges ou du coĂ»t des travaux entre les diffĂ©rents locataires, en fonction de la surface exploitĂ©e.

Un état récapitulatif des charges de l'année N, comprenant la liquidation et la régularisation des comptes de charges, doit être adressé par le bailleur au locataire, avant le 30 septembre de l'année N+1. S'il s'agit d'un immeuble en copropriété, l'état récapitulatif doit être transmis dans les 3 mois suivant la reddition des charges de copropriété sur l'exercice annuel.

À la demande du locataire, le bailleur est dans l'obligation de lui remettre tout document justifiant le montant des charges, impôts, taxes et redevances qui lui sont imputés.

En cours de bail, le bailleur doit informer les locataires :

  • de toute crĂ©ation de nouvelles charges,
  • de tout Ă©lĂ©ment susceptible de modifier la rĂ©partition des charges entre locataires.

Lors de la conclusion du contrat de location, puis tous les 3 ans (dans les 2 mois qui suivent l'échéance triennale), le bailleur doit communiquer à chaque locataire :

  • un Ă©tat prĂ©visionnel des travaux qu'il envisage de rĂ©aliser dans les 3 annĂ©es suivantes, assorti d'un budget prĂ©visionnel,
  • un Ă©tat rĂ©capitulatif des travaux qu'il a rĂ©alisĂ©s dans les 3 annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, prĂ©cisant leur coĂ»t.

Les charges liées à la propriété des locaux, qui ne peuvent pas être imputées au locataire, et donc incombent au bailleur, sont les suivantes :

  • dĂ©penses relatives aux grosses rĂ©parations touchant au bâti : murs de soutènement et de clĂ´ture, voĂ»tes, digues, charpente et toiture,
  • dĂ©penses relatives aux travaux liĂ©s Ă  la vĂ©tustĂ© ou de mise aux normes lorsqu'il s'agit de grosses rĂ©parations,
  • honoraires du bailleur liĂ©s Ă  la gestion des loyers du local louĂ©,
  • impĂ´ts, taxes et redevances liĂ©s Ă  la propriĂ©tĂ© des locaux : contribution Ă©conomique territoriale (CFE et CVAE)
  • charges, impĂ´ts, taxes, redevances et coĂ»t des travaux portant sur des locaux vacants ou imputables Ă  d'autres locataires.

Les dépenses d'entretien et de réparations courantes, dites dépenses locatives, sont à la charge du locataire.

Sont considérées comme étant liées à l'occupation des locaux, et donc incombant au locataire, les charges suivantes :

  • dĂ©penses courantes d'eau, de gaz et d'Ă©lectricitĂ©,
  • dĂ©penses d'entretien et de rĂ©parations courantes : peintures, papiers peints, moquettes, appareils de chauffage, compteurs, sanitaires, volets extĂ©rieurs...
  • dĂ©penses d'Ă©quipement de la copropriĂ©té : quote-part des frais d'ascenseurs ou des charges du personnel d'entretien,
  • travaux d'embellissement dont le montant excède le coĂ»t du remplacement Ă  l'identique,
  • impĂ´ts, taxes et redevances liĂ©s Ă  l'usage du local ou de l'immeuble ou Ă  un service dont bĂ©nĂ©ficie le locataire : taxe foncière, taxes additionnelles Ă  la taxe foncière, voirie, enlèvement des ordures mĂ©nagères...

L'obligation pour le locataire de supporter des charges liées à la propriété des locaux, incombant normalement au bailleur, doit être expressément prévue au contrat. Si elles ne sont pas précisées dans une clause particulière, elles ne sont pas récupérables par le bailleur, qui en reste redevable.