Fiche pratique

Copropriété en graves difficultés : plan de sauvegarde

Vérifié le 16/08/2019 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

Lorsqu'un immeuble en copropriété est confronté à de graves difficultés (sociales, techniques et financières), le préfet peut intervenir pour prendre certaines mesures. Si les mesures ne permettent pas de régler les difficultés, une procédure d'expropriation de l'immeuble peut être engagée.

Le préfet qui a connaissance de graves difficultés rencontrées par une copropriété, peut, de sa propre initiative, prendre des mesures pour tenter d'y remédier. Le préfet peut, par exemple, avoir eu cette information en ayant consulté le registre national des copropriétés.

Ces difficultés peuvent être, en tout ou partie, d'ordre :

  • social (copropriĂ©taires dĂ©faillants),
  • technique (immeuble dĂ©gradĂ©),
  • financier (nombre d'impayĂ©s importants).

Le préfet peut demander l'intervention d'une commission chargée d'élaborer un diagnostic de la situation de la copropriété, ainsi qu'un plan de sauvegarde de l'immeuble.

Cette commission doit être composée :

  • du maire de la commune de l'immeuble,
  • du prĂ©sident de l'Ă©tablissement public de coopĂ©ration intercommunale (EPCI) compĂ©tent en matière d'habitat,
  • du prĂ©sident du conseil dĂ©partemental,
  • du prĂ©sident du conseil syndical ou de l'administrateur provisoire,
  • et de reprĂ©sentants des propriĂ©taires et locataires de l'immeuble concernĂ©.

L'initiative de faire intervenir une commission peut également provenir :

  • du maire de la commune de l'immeuble,
  • du prĂ©sident de l'EPCI compĂ©tent en matière d'habitat,
  • d'associations d'habitants, de propriĂ©taires ou de copropriĂ©taires de l'immeuble,
  • ou de l'administrateur provisoire s'il en existe un.

Le plan de sauvegarde proposé par la commission est fixé pour 5 ans, renouvelables par période de 2 ans. Ce plan doit prévoir les mesures suivantes :

  • Redressement de la situation financière de la copropriĂ©tĂ©
  • Clarification et simplification des règles de structure et d’administration de l'immeuble
  • RĂ©alisation de travaux de conservation de l'immeuble (par exemple, rĂ©fection du gros Ĺ“uvre) ou tendant Ă  rĂ©duire les charges de fonctionnement trop importantes
  • Information des occupants de l'immeuble (propriĂ©taires, locataires...) pour restaurer les relations sociales

Le préfet désigne un coordonnateur chargé de veiller à la bonne exécution du plan de sauvegarde. Ce coordonnateur peut proposer des mises en demeure, notamment au syndic de copropriété, s'il ne respecte pas les mesures du plan.

 Ă€ noter

le syndic doit tenir Ă  la disposition de la commission, sans frais, tous les documents utiles Ă  l'Ă©laboration et Ă  la mise en Ĺ“uvre du plan de sauvegarde.

Un projet de plan de sauvegarde doit être soumis à l'approbation du préfet et à l'avis :

  • du maire,
  • du prĂ©sident de l'EPCI compĂ©tent en matière d'habitat,
  • et du prĂ©sident du conseil dĂ©partemental ayant signĂ© une convention d'attribution d'aides publiques au profit de la copropriĂ©tĂ©.

Le projet de plan, puis le plan définitif sont envoyés par lettre recommandée avec avis de réception :

  • au syndic,
  • ou Ă  l'administrateur provisoire s'il en existe un.

Le syndic est tenu d'organiser le vote des mesures préconisées par le plan de sauvegarde. À ce titre, il doit :

  • les inscrire Ă  l'ordre du jour de la prochaine assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale si elle intervient dans les 6 mois suivant l'approbation du plan,
  • ou convoquer une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire si aucune assemblĂ©e n'est programmĂ©e dans les 6 mois.

En général, les décisions prises en assemblée générale sont votées à la majorité absolue ou à l'unanimité des voix des copropriétaires.

Si malgré les mesures préconisées par le plan la copropriété reste confrontée à de graves difficultés, le tribunal peut être saisi par l'une des personnes suivantes :

  • le prĂ©fet,
  • le maire,
  • le prĂ©sident de l'EPCI,
  • l'administrateur provisoire, s'il en existe un,
  • un ou plusieurs copropriĂ©taire(s).

Le tribunal peut prononcer l'état de carence de la copropriété et engager une procédure d'expropriation.